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SEMELAY

(Nièvre)

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- Carte IGN 2725 est : Saint-Honoré-les-Bains.

- Accès :

    • depuis St Honoré-les-Bains, 8 km : prendre la D985, direction Luzy, et à 3 km 500 prendre sur la droite la D158 qui conduit à Semelay.

    • Depuis Luzy, 14 km : prendre la N81, direction Decize et au bout de 7 km, prendre sur la droite la D289 qui mène à Avrée puis à Semelay.

La commune de Semelay occupe une position agréable sur les versants sud des monts du Morvan. Elle est dominée au nord par la Vieille Montagne, et se termine au sud sur la vallée de l'Alène. Cette situation a valu à Semelay une occupation humaine continue depuis l'Antiquité.

L'un de ces témoignages les plus curieux se trouve à 300 m au nord-est du hameau des Renauds, et à environ 1 km 500 à l'est du bourg de Semelay. Là, au sommet d'une terre descendant sur le ruisseau du Donjon, existent les vestiges d'une ancienne carrière de roches granitiques. Le long de la pente, plusieurs roches paraissant détachées de cette ancienne carrière portent des traces de gravure au burin, courbes, triangles, figurations zoomorphiques (un cheval ? un oiseau ?) dont la datation parait difficile.

A 1 km 500 au sud-ouest de ce site, au confluent du ruisseau du Donjon avec l'Alène, entre cette dernière rivière et la D289, la motte du "Pont Jaillery" a livré des vestiges allant de la Tène finale au XVe siècle, avec même des éclats de silex taillés pouvant faire remonter l'occupation jusqu'au néolithique. Il s'agit d'une motte circulaire d'environ 80 mètres de diamètre, ayant encore 1 à 2 m d'élévation, présentant de larges fossés, alimentés par l'Alène voisine, et une levée empierrée joignant la motte à la D289.

Deux autres mottes attestent également une occupation ancienne :

- la motte de Montécot (au cadastre "Champ de la Tour") utilise un énorme saillant rocheux contre lequel l'Alène vient buter (1 km à l'O.S.O. du bourg de Semelay, entre l'Alène et la D158). Au sommet de cette butte a été aménagée une plate-forme d'environ 100 m de longueur sur 90 m de largeur, défendue à ses extrémités par des fossés profonds. Au Moyen-Age, on y éleva un donjon de 30 m sur 20 m qui fut détruit sur ordre de Richelieu. On en voit encore les ruines. A côté du donjon existait une chapelle Saint Marc. Montécot était un relais pour les pèlerins de St Jacques. La ruine de la tour de Montécot fut utilisée au XVIIIe siècle comme sommet de triangulation par les géomètres qui dressaient alors la première carte complète de la France, dite carte de Cassini.

- en face de Montécot, sur l'autre rive de l'Alène s'élève la motte de la "Place Froide". Avec ces mottes, la vallée de l'Alène se trouvait contrôlée et éventuellement bloquée à son passage le plus étroit.

Signalons, entre Montécot et la Place Froide, sur l'Alène, le moulin de Montécot, l'un des plus beaux moulins du Morvan. Son origine remonte probablement au Moyen Age. Son histoire est bien connue depuis le XVIIIe siècle. Il a a sans doute cessé toute activité quelques années avant 1961.

Quantité d'habitats gallo-romains ont laissé des traces à Semelay : aux Lassas, près des Renauds, à Vauvray et à Millery, près de la route romaine entre St Honoré et Apponay, à Mary, au pied de la Vieille Montagne, à la Bussière et surtout au bourg même de Semelay, probablement bâti sur un ancien vicus.

L'église admirable de Semelay, construite au XIIe siècle, a très vraisemblablement succédé à un édifice chrétien, qui a lui-même succédé à une construction gallo-romaine. Placée sous le vocable de St Pierre, l'église aujourd'hui paroissiale était l'église d'un petit prieuré bénédictin dépendant de Cluny. Classée MH dès 1889, c'est un des plus beaux édifices romans du Morvan. Régulièrement orientée, de plan en forme de croix latine, elle comporte une nef de trois travées, flanquée de deux bas-côtés, tous voûtés d'arêtes. Le transept a une croisée couverte d'une coupole octogonale sur trompes, et deux bras voûtés en berceaux transversaux s'ouvrant à l'est sur une absidiole voûtée en cul-de-four et à l'ouest sur les bas côtés. Le chœur est constitué d'une travée rectiligne voûtée en berceau plein cintre, suivie d'une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four. Une sacristie est accolée au bras nord du transept et à la travée du chœur. Le clocher massif, de plan carré, surmonte la croisée du transept. Il est éclairé à l'étage des cloches par d'élégantes baies géminées en plein cintre, séparées par des colonnettes à chapiteaux, et inscrites dans un arc mouluré plein cintre porté par d'autres colonnettes à chapiteaux également décorés de feuillages ou d'entrelacs. A l'intérieur, les chapiteaux des colonnes des piliers de la nef, ainsi que les colonnettes de l'abside et des absidioles sont ornées de motifs décoratifs variés, dont plusieurs scènes représentant, entre autres, Adam et Eve, des démons et animaux fabuleux. Un seul hiatus : la présence de l'arc brisé entre la croisée du transept et la nef ainsi que la croisée de chœur, à côté des arcs plein cintre. L'église de Semelay serait parfaitement conforme à son volume initial si elle n'avait pas été victime en 1781 d'un éboulement qui fit disparaître la façade ouest, avec son portail roman, et la première travée de la nef et des bas côtés, qui ne furent pas reconstruits. Elle se trouve ainsi raccourcie. Cette façade a été reconstruite en 1782, avec une petite tour latérale à l'angle nord ajoutée au XIXe siècle. Parmi le mobilier, il faut citer une très belle statue en bois de Sainte Anne, avec la Vierge enfant, du XIVe siècle.

Deux châteaux de Semelay méritent une mention :

-Le Plessis, que l'on aperçoit dans son parc depuis la D158, à 1 km 500 à l'ouest du bourg, un peu après Montécot. C'est une très belle construction de la fin du XIXe siècle, actuellement restaurée, ayant remplacé une maison forte du XVIe siècle.

- la Bussières, château XVe-XVIe siècle, bâti sur un site gallo-romain, à 3 km au nord-est du bourg, un peu en retrait de la D985, sur une position dominant tout le sud du pays. Ce château comporte un grand corps de logis quadrangulaire, avec un toit à quatre fortes pentes. A l'angle sud est adossée une tour pentagonale au bas de laquelle s'ouvre un portail dont le linteau en accolade est orné d'un écusson armorié. Il est protégé par une bretèche à laquelle on accède par un escalier à vis en pierre. Les communs du château sont équipés en gîtes ruraux.

Promenades :

- Partir du Niret, hameau-carrefour et gagner Semelay par la D502. Ce parcours peut se faire en voiture et permet de découvrir progressivement un paysage magnifique s'ouvrant sur le sud-Morvan et la vallée de l'Alène. On pourra voir successivement la Pierre Aiguë, mégalithe situé en bordure de route, à 1 km environ au sud du Niret (panneau indicateur pour gagner le site à 50 mètres de la route) puis la Vieille Montagne, dont on peut gagner le sommet situé à trois ou quatre cents mètres de la route (parking et indications par panneaux : c'est le point le plus élevé du parcours), Beauregard (panorama) et enfin Semelay.

- On peut retourner au Niret par un parcours tout différent, qui ne peut être entièrement parcouru en voiture. Il sera donc plutôt recommandé pour piétons ou VTT (distance 10 ou 11 kilomètres, aller simple). Partir de Semelay par la D289 en direction d'Avrée, et à 500 mètres tourner à gauche en direction des Renauds, traverser le ruisseau du Donjon et atteindre le chemin goudronné que l'on remontera vers la gauche pour passer aux Mergers, puis au Martray et arriver sur la D985 que l'on suivra, suivant le même axe directionnel nord-est, sur 750 mètres. On tourne ensuite à droite pour prendre un chemin étroit, mais goudronné, qui passe aux Lorrains, aux Boulions, à la Baume, à St Jean-de Coeurty. On traverse la D502 et on gagne Montcharlon (centre équestre). On continue le chemin (de moins en moins carrossable) par Maltaverne, les Travers, les Foissats et le Niret. Pour ce parcours, il est indispensable de se munir de la carte IGN.

© Roland Niaux, 09 février 1994

Publication électronique : 2006-2007

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